L’impact environnemental des iPads à Polytech Montpellier

À Polytech Montpellier, à chaque rentrée, des iPads sont distribués aux étudiants de 3ème année, sous la forme d’un prêt pour la durée de leurs études en cycle ingénieur. Cette démarche a pour but de développer de nouvelles approches pédagogiques et de favoriser le travail collaboratif.

Le groupe de travail DDRS (Développement Durable et Responsabilité Sociétale) de Polytech Montpellier a chargé Paul Agut, élève en Matériaux, et Thomas Teuret, élève en Microélectronique et Automatique, d’analyser le cycle de vie de l’iPad pour en mesurer l’impact environnemental.

"Pour un seul iPad, les résultats obtenus ont montré une émission de 76,4 kg de CO, expose Paul Agut. 60 % de cette émission proviennent de la fabrication, 24 % de l’usage, 14 % de la distribution et 2 % de la fin de vie, en correspondance avec les données annoncées par Apple."

Paul Agut a entrepris des recherches et a découvert que sur la phase de fabrication, l’extraction des terres rares étaient sujet à controverse, ou encore que la phase de distribution nécessitait des transports avec un impact carbone important.

"Cela a mis au jour de vraies questions d’éthique !, témoigne Paul Agut. D’autant que toutes les informations sont confidentielles…"

Thomas Teuret, quant à lui, s’est intéressé à l’utilisation de l’iPad, et à l’impact des applications et des flux de données. Il a mis en place un outil d’analyse réutilisable, permettant de disposer pour le futur d’une analyse très fine de la consommation électrique de l’iPad, qui prend en compte l’environnement physique (réseau wifi, données, applications, temps de charge etc.)

Afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre engendrées, ils ont contacté l’entreprise SMAART, basée à côté de Montpellier, spécialisée dans le reconditionnement de téléphones et tablettes. "En proposant des iPads reconditionnés aux nouveaux étudiants de Polytech Montpellier, à raison de 300 élèves diplômés par an, une économie de 8 835 kg de production de CO2 serait faite sur trois ans. Ainsi, sur une année, l’économie serait de près de 3T de CO2 eq."

Au final, cette économie est relative (du même ordre qu’un A/R Montpellier-New York) et doit se réfléchir plus globalement, en prenant en compte les enjeux de formation et l’utilisation raisonnée numérique sur l'école.

Actuellement en stage à Airbus Atlantic à Saint Nazaire, Paul Agut a obtenu la note de 17/20 pour son PFE. "Je ne m’attendais pas à faire autant de recherches autour de ce sujet. La problématique de l’innovation technologique face aux questions éthiques et environnementales qui en découlent, notamment l’épuisement des ressources, est un sujet passionnant."

Il conclut : "Ce projet m’a permis de faire travailler mon esprit critique, d’aller vers les gens… de travailler mes Soft Skills, c’est super important ! Et c’est très motivant pour la suite. J'envisage maintenant ma carrière dans le domaine environnemental."